Nous réfutons ici certaines règles ou principes sur le français qui ne sont pas exacts, et qui constituent donc des fausses rumeurs.

1- Non, le verbe qui suit la préposition « de » n’est pas nécessairement à l’infinitif.

Il est vrai cependant que, statistiquement, la préposition de est beaucoup plus souvent suivie d’un verbe à l’infinitif que d’un adjectif :

a) Je n’ai pas l’intention de déséquilibrer mon budget.

b) Les portes viennent de fermer.

Il arrive tout de même qu’un qualificatif soit requis après de.

c) Nous la traitons de déséquilibrée.

d) Il y a deux portes de fermées.

La meilleure façon de le vérifier est de remplacer par un synonyme le mot qui nous pose un problème, pour vérifier s’il s’agit d’un verbe à l’infinitif ou non.

a’) Je n’ai pas l’intention d’alourdir / de réduire mon budget.

b’) Les portes viennent d’ouvrir.

C’est donc un verbe à l’infinitif qui suit la préposition de. Voilà pourquoi on doit écrire équilibrer et fermer avec -er dans les phrases a) et b).

c’) Nous la traitons de folle.

Ce n’est pas un infinitif. Voilà pourquoi on doit écrire équilibrée dans l’exemple c) ci-dessus.

d’) Il y a deux portes d’ouvertes.

Ce n’est pas ici non plus un infinitif, tout comme dans la phrase d).

2- Non, quand deux « verbes » se suivent, le deuxième n’est pas nécessairement à l’infinitif.

On a un infinitif dans :

Ils croyaient déséquilibrer le système.

Ils croyaient détruire le système.

Mais ce n’est pas un infinitif dans :

Ils la croyaient déséquilibrée.

Ils la croyaient détruite.

3- Non, le mot cheval ne prend pas de « s » au pluriel.

Il est faux de penser que le nom cheval peut prendre un s au pluriel. Le nom cheval devient des chevaux au pluriel, tout comme animal, journal et orignal deviennent des animaux, des journaux, des orignaux.

4- Non, le mot éléphant ne peut pas s’écrire avec un « f » en français.

Une autre rumeur a circulé concernant le nom éléphant. Pourtant, il n’a subi aucun changement : son ph reste intact. Oui, certains mots ont connu des rectifications orthographiques en 1990, notamment en ce qui a trait à quelques doubles consonnes dans des familles de mots ayant des incohérences. Mais les ph n’ont pas été touchés, sauf celui de nénuphar, qui est (re)devenu nénufar, par respect de l’étymologie de ce mot : c’est par erreur que des lexicographes ont pensé que nénufar venait du grec, et ils l’ont transcrit avec un ph grec. Or, ce mot vient plutôt de l’arabe nînûfar. Les dictionnaires lui redonnent donc son f d’origine.

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