Comparons :

Le garçon

L’homme

La copine

L’amie

Les déterminants le et la subissent l’élision, c’est-à-dire qu’ils se changent en l’ quand ils sont devant un mot commençant par une voyelle (a, e, i, o, u, y) ou par un h muet. En effet, pour des raisons d’euphonie (combinaison harmonieuse de sons), on évite que les mots le et la rencontrent une voyelle. On remplace alors la voyelle e ou a par une apostrophe à l’écrit. Le même phénomène se produit pour les pronoms le et la devant un verbe :

Je la déteste.

Je l’aime.

D’autres mots subissent l’élision devant une voyelle ou un h muet : de, que, ne, je, me, te, se, ce, jusque, lorsque, puisque, quoique.

Exemples :

Jusqu’ici, je n’avais pas tout lu.

Puisqu’il est préférable que j’avoue, je vous dirai que je ne m’étais rendu qu’à la page 25 du manuel.

C’est ce qui expliquait mon manque de connaissances lorsqu’on m’a interrogé.

Certains mots commençant par une voyelle bloquent tout de même l’élision. C’est le cas des nombres huit et onze, et parfois un (lorsqu’il désigne une mesure).

J’ai besoin de huit pinceaux et de onze cartons.

J’ai besoin d’un cadre qui mesure moins de un (ou d’un) mètre de largeur.

Un mot comme ouate permet de façon facultative l’élision :

Un tampon de ouate ou un tampon d’ouate.

Plusieurs mots commençant par y ne permettent pas l’élision :

Le yogourt, le yoga (jamais *l’yogourt ni *l’yoga).

Toutes ces informations sont généralement données dans les dictionnaires.

Devant les noms propres commençant par une voyelle, l’élision est préférable, mais elle est facultative :

Je me souviens d’Alain (ou de Alain).

Lorsqu’un nom commun est précédé de l’ (comme l’avion, l’ascenseur, l’armoire…), l’indice sur le genre (le ou la) est absent, d’où la difficulté de savoir si ce mot est masculin ou féminin.

Les mots quelque et presque, pour leur part, se trouvent avec une apostrophe uniquement dans les mots quelqu’un et presqu’ile (sans accent circonflexe en orthographe moderne, ou presqu’île avec un accent circonflexe en orthographe traditionnelle). Dans les autres contextes, quelque et presque ne s’élident pas, même si le e final ne s’entend pas :

Quelque aimable qu’il soit habituellement, Luc nous a mis à la porte d’une façon presque irrespectueuse.

Le mot si s’élide uniquement et obligatoirement devant il et ils.

S’il revient, je l’accueillerai avec plaisir.

La séquence « *si il » est donc toujours fautive.

Notez qu’à l’impératif positif, les pronoms le et la placés après le verbe ne s’élident pas, et les pronoms me et te deviennent moi et toi, sauf s’ils sont suivis du pronom en ou y :

Tu l’amènes devant son école immédiatement.

Amène-le immédiatement. Amène-l’y.

Tu te recouvres d’une couverture et tu m’en apportes une.

Recouvre-toi d’une couverture et apporte-m’en une.

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