À l’intérieur d’une famille de mots, on observe généralement une cohérence dans l’orthographe. Par exemple, il y a un double c et un seul p dans occupation, donc on rencontrera ce même double c ainsi que le p unique dans occupant, occupé et inoccupé.

Pourtant, certaines familles de mots souffraient d’anomalies injustifiées : on a souffle, souffler, essouffler, mais on écrivait boursoufler avec un seul f; on a battre, combattre, combattant, mais on écrivait combatif avec un seul t. Quel phénomène bizarre! On aurait cru que ces incohérences ne servaient qu’à piéger les gens dans des dictées…

On rencontrait aussi des problèmes dans certaines conjugaisons : on écrit assoit, assoira, assoirait, mais l’infinitif était asseoir; on a le féminin elle est dissoute, mais on avait le masculin il est dissous avec un s; on écrit je connais sans accent, mais on écrivait il connaît avec un accent circonflexe. Ces verbes souffraient donc d’incohérences dans leurs conjugaisons.

Grâce aux rectifications orthographiques du français officiellement mises en place par le Conseil supérieur de la langue française (à Paris), une nouvelle orthographe est permise pour ces mots : boursouffler, combattif, assoir, il est dissout, il connait. La majorité des dictionnaires signalent maintenant cette orthographe plus cohérente, et les correcteurs informatiques en tiennent compte.

Mais, alors, modifie-t-on pomiculteur pour l’écrire avec deux m? Non. Ce nom ne vient pas de pomme, mais du mot latin pomum, qui signifie « fruit ». Un pomiculteur cultive des arbres dont les fruits ont des pépins, comme des pommiers, mais aussi des poiriers. Le Conseil supérieur de la langue française n’a donc pas modifié l’orthographe de pomiculteur ni de pomiculture.

Ce ne sont pas tous les mots qui ont une orthographe rectifiée. Mis à part les exemples donnés plus haut, voici les principales modifications à retenir concernant des mots de même famille rectifiés ou des séries harmonisées. Il est recommandé (mais non obligatoire) d’écrire désormais :

charriot avec deux r, comme charrette;

combattivité avec deux t, comme combattre;

boursoufflure avec deux f, comme souffler;

persiffler avec deux f, comme siffler;

bonhommie avec deux m, comme homme et bonhomme;

innommé avec deux m, comme nommé;

imbécilité avec un seul l maintenant, comme imbécile;

ventail avec en (et non an), puisqu’il vient de vent;

exéma avec x (au lieu de cz), comme exécuter, examen…;

levreau avec –eau (au lieu de –aut), comme agneau, lionceau, baleineau…;

ognon sans le i inutile, comme on écrit déjà grognon, rognon, trognon…;

relai sans s, car il vient de relayer, comme on écrit balai, essai, remblai, qui viennent de balayer, essayer, remblayer;

joailler, quincailler, marguiller, serpillère, avec une finale en –er ou –ère (et non en –ier ou –ière), puisque ces mots riment avec conseiller, conseillère, et non avec millier, régulier, régulière.

Mettez un terme aux exceptions inutiles et aux anomalies dans ces familles ou séries de mots en employant dorénavant les formes rectifiées. La nouvelle orthographe recommandée est beaucoup plus logique. Pour en savoir plus, consultez tous les détails officiels sur www.nouvelleorthographe.info.

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