Si impossible n’est pas français, possible obéit à des règles précises :

1. Possible est invariable :

  • Lorsque l’adjectif « possible » est placé immédiatement après une locution superlative, telles que : le plus, le moins, le mieux, le meilleur, il est invariable. Marcel Achard nous en donne un bel exemple, dans le discours qu’il livra lors de sa réception à l’Académie française, alors qu’il faisait l’éloge de son prédécesseur :

«   André Chevrillon accepta joyeusement cette invitation au voyage. Pour plaire à son oncle, d’abord, qui lui conseillait de ne pas vivre uniquement dans les livres et de voir le plus possible de gens de toutes sortes. »

  • L’adjectif « possible» demeure également invariable lorsqu’il se rapporte à un verbe, un adverbe, un nom ou un adjectif, placé après un superlatif. Il se rapporte alors au pronom impersonnel « il », qui est sous-entendu. Ainsi l’écrit Stendhal dans La Chartreuse de Parme, à propos de l’éducation que le marquis souhaite donner à son fils :

« Pour courir le moins de risques possible, il chargea le bon abbé Blanès, curé de Grianta, de faire continuer à Fabrice ses études en latin. »

En effet, dans ce cas, on pourrait dire aussi : pour courir le moins de risques qu’il soit possible, ou encore pour courir le moins possible de risques.

2. Possible s’accorde :

  • En revanche, l’adjectif « possible» s’accorde s’il est placé directement après le nom auquel il se rapporte :

« Ce monde n’est ni le meilleur ni le plus mauvais de tous les mondes possibles », philosophe André Maurois dans Mes Songes que voici.

L’accord s’explique par le fait qu’il s’agit de « tous les mondes qui sont possibles ».

  • Lorsque « possible » est placé après un adjectif au pluriel et au superlatif, il s’accorde également, comme le fait Stendhal encore, dans sa correspondance, en formulant ce vœu :

« Faites cent exemplaires les plus jolis possibles. »

C’est cette règle que les grammairiens conseillent de suivre.

  • Une exception

Cependant, l’invariabilité de « possible » est également admise après un adjectif au pluriel et au superlatif, ainsi que le démontre Gustave Flaubert dans L’éducation sentimentale, à propos de Frédéric, lorsqu’il tâche de séduire madame Dambreuse :

« Il lui adressait les compliments les plus justes possible ».

En effet, là aussi, on pourrait dire : les compliments les plus justes qu’il soit possible.

Partager cet article