L’accord du participe passé est-il un casse-tête pour vous? Essayons d’y voir clair.

A) Lorsqu’un participe passé est conjugué avec être, il reçoit le genre et le nombre du sujet, comme s’il était un adjectif : elle est arrivée, elle est revenue, comme elle est belle.

B) Lorsqu’un participe est conjugué avec avoir, il ne reçoit jamais l’accord du sujet, mais uniquement de son complément direct (CD) si celui-ci est placé avant : invariable dans elle a mangé et elle a mangé des fruits, mais accordé avec le CD de gauche dans les fruits qu’elle a mangés, elle les a mangés.

C) La règle la plus compliquée est celle de l’accord du participe des verbes pronominaux. Votre Bescherelle illustre au tableau 87 ce qu’est un verbe pronominal : je me lave, elle s’est lavée, ils se sont lavés… Plus de 4000 verbes se conjuguent avec le pronom réfléchi « se» : se promener, s’évanouir, s’aimer, se téléphoner, etc. Lorsque l’on conjugue ces verbes à un temps composé, l’auxiliaire être est requis : elles se sont promenées, nous nous étions évanouis, vous vous êtes aimés, elles se seraient téléphoné, etc. Mais pourquoi le participe passé conjugué avec être en contexte pronominal est-il parfois invariable? Voici la règle.

Étape 1 – Raisonnons comme avec avoir : le verbe a-t-il un complément direct (CD)?

Si le verbe pronominal a un CD à sa droite, son participe reste invariable : Nous nous sommes donné des lettres, elle s’est procuré des lettres.

Si le verbe pronominal a un CD à sa gauche, c’est ce complément qui donne l’accord au participe passé. On trouve souvent un CD à gauche sous la forme du pronom que ou le/la/les ou se : Les lettres que nous nous sommes données, elle se les est procurées. Ils se sont vus. On le rencontre aussi parfois au début des phrases interrogatives (le CD répond à la question quoi? ou qui?) : Quelles lettres t’étais-tu procurées? Lesquelles t’es-tu procurées?

Étape 2 – Si le verbe pronominal n’a pas de complément direct (ni à sa gauche ni à sa droite), on vérifiera alors la fonction du pronom réfléchi.

Si le pronom réfléchi est un complément indirect, le participe reste invariable : Nous nous étions parlé, ils se sont plu, elle s’est nui, elles s’en seraient voulu, ils se sont succédé, vous vous êtes souri. On parle, on plait, on nuit, on en veut, on succède, on sourit à quelqu’un. Le pronom réfléchi souligné dans ces exemples est un complément indirect (à qui?), et le verbe n’a aucun complément direct (qui? quoi?).

Si le pronom réfléchi n’est pas un complément indirect (à qui?), il est alors sans fonction, et le participe passé reçoit l’accord du sujet : Ils se sont suicidés, elle se serait aperçue de cela, nous nous sommes évanouis, vous vous êtes souvenus de cela, elles s’en étaient allées, etc.

La règle d’accord du participe passé est expliquée en détail dans votre Bescherelle aux paragraphes 48, 49 et 50.

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