Laurent Chabin est un prolifique auteur de romans policiers. Il a publié plus de quatre-vingt romans, dont une soixantaine pour la jeunesse. Le verbe n’a plus de secret pour lui. Mais les révisions lui donnent parfois du fil à retordre…

Le Bescherelle est probablement l’un des livres que j’ai le plus lu dans ma vie. Les réviseurs et réviseures savent à quel point je peux être têtu et tatillon pour des détails. En voici un, entre autres. J’utilise souvent dans mes romans un verbe dont la forme à l’infinitif est tout à fait inhabituelle : se fiche. Se fiche de ce qu’on en pense, par exemple. Chaque fois que j’utilise ce verbe à l’infinitif, les réviseurs me le corrigent en ajoutant un « r » à la fin. Correction que je refuse toujours, arguant du fait que « se fiche » est bien un infinitif. Mais, invariablement, la correction revient avec opiniâtreté au fil des révisions… et avec une non moindre opiniâtreté je la refuse.

Pourtant, reportez-vous au Bescherelle (et au Robert, d’ailleurs) : «se fiche» y figure bel et bien, même si la forme « se ficher », moins employée, est également donnée. Bescherelle me donne donc raison. Et je donne raison à Bescherelle

Laurent Chabin, auteur

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