Entrevue : quatre anglicismes malvenus

par Delphine Naumdans Anglicismes, Vocabulaire

Entrevue

Jean Termin est un employé modèle qui accomplit toujours ses tâches avec zèle. La plupart d’entre elles le mettent en contact avec des documents de toutes sortes, mais rarement avec ses contemporains. Or, aujourd’hui, on lui a demandé de se prêter au jeu de l’entrevue d’embauche en replacement de son collègue Marco. Jean devra ainsi recevoir et évaluer les personnes qui ont soumis leur candidature au poste d’agent de bureau. On a pris soin de lui donner une consigne à respecter absolument : ne pas mettre les candidats mal à l’aise. Il se dit que cela va de soi… Et pourtant!

Le premier candidat se tortille déjà sur sa chaise dans la salle de réunion. Jean Termin l’observe un temps avant de faire son entrée.

— Monsieur Dufour?

— Oui.

Jean Termin lui tend la main dans le but de réchauffer l’atmosphère.

— Enchanté!

« Maintenant, …

Partager cet article

Procès-verbal: trois erreurs répandues

par Delphine Naumdans Anglicismes, Vocabulaire

Procès-verbal

Hier, Jean Termin ne s’est pas présenté au travail à cause d’une migraine. Durant son absence avait lieu une réunion du conseil d’administration. On a donc confié la tâche de rédiger le procès-verbal de la rencontre à Marco, un petit nouveau. La qualité linguistique de ce document inquiète Jean. Il demande à en obtenir une copie pour, prétend-il, se tenir « au courant des dossiers importants ».

Il passe d’abord en revue les points à l’ordre du jour : « Ouverture de la réunion », « Adoption de l’ordre du jour »… Franchement, il ne trouve rien à redire; ce procès-verbal commence dans la perfection. Jean se dit qu’il faudra aller en féliciter le rédacteur. « J’ai enfin trouvé mon alter ego », songe-t-il avant de lire la suite du texte. « Adoption et suivi du procès-verbal de la dernière réunion », « Départ de Martin Vinet », …

Partager cet article

L’art de rédiger une offre d’emploi

par Delphine Naumdans Anglicismes, Vocabulaire

—  J’ai besoin de ton aide !

Jean adore quand Marie-Laure, la plus charmante de ses collègues, vient ainsi le « déranger » dans son bureau (oui, il y a des guillemets, et parfois aussi des points et des virgules dans les pensées de Jean). Comme d’habitude, Marie-Laure tient entre ses mains l’offre d’emploi d’un client illettré. Jean interprète les visites de la jeune femme comme un prétexte, une façon détournée de lui signifier qu’elle a besoin de lui.

— C’était pour hier. Peux-tu me faire ça rapidement ?

Jean acquiesce avec sang froid. Viennent ensuite les mots jouissifs que Marie-Laure prononce toujours à la perfection :

— Merci, Jean. Tu es mon sauveur !

Il n’en faut pas plus pour galvaniser l’âme guerrière de Jean, qui s’empresse de sortir son stylo rouge pour contrer, une erreur à la fois, le massacre de sa langue chérie. …

Partager cet article