La répartition des prépositions correctes à utiliser pour les voies de circulation ne correspond à aucune règle logique. C’est l’usage qui détermine la préposition juste.
- La rue
On utilise la préposition « dans » pour indiquer que l’on demeure, que l’on se promène, que l’on se rend, que l’on croise une connaissance ou encore que l’on joue dans la rue ou dans la grand-rue.
Ainsi l’écrit l’illustre auteur Georges Simenon : Un personnage de roman, c’est n’importe qui dans la rue, mais qui va jusqu’au bout de lui-même.
Sous l’influence d’expressions anglaises contenant la préposition on – ici, il s’agit de on the street –, il n’est pas rare de lire ou d’entendre, par exemple : elle marchait sur la rue ; toutefois cet emploi est à proscrire. Pour la rue, la préposition « sur » est utilisée pour signifier : avoir vue sur la rue. On peut dire ainsi : Sa maison donne sur la rue ou avoir pignon sur rue.
On emploie la préposition « en » dans l’expression en pleine rue, et la préposition « à » quand le mot rue est pris au sens figuré, par exemple : jeter quelqu’un à la rue, être à la rue.
On peut également ne pas utiliser de préposition, et écrire, par exemple : Elle habite rue de la Commune.
- Le boulevard
Quand il s’agit de ce grand axe qu’est le boulevard, alors il faut se servir de la préposition « sur », comme dans la chanson populaire interprétée par Yves Montand : J’aime flâner sur les grands boulevards…
- L’avenue
En ce qui concerne cette artère, la préposition « sur » comme la préposition « dans » conviennent.
Joe Dassin nous le chante à propos des prestigieux Champs-Élysées : Je me baladais sur l’avenue, le cœur ouvert à l’inconnu…
En revanche, Alfred de Musset écrit, dans son poème intitulé « Par un mauvais temps » : Il faisait dans cette avenue un froid de loup, un temps de chien.
- La place
Pour la place, on utilise la préposition « sur », ainsi que l’écrit Victor Hugo dans la préface de son livre Le dernier jour d’un condamné, lorsqu’il explique où il a pris son idée de roman : … tout bonnement sur la place publique, sur la place de Grève…
On peut également employer la préposition « à », comme le fait Aristide Bruant, dans la chanson interprétée par Georges Brassens : Quand l’soleil d’hiver / Inondait la capitale / L’jour était encore plus sale / À la place Maubert ! À la place Maubert !