L’accent circonflexe disparait-il? Oui, en partie. Des rectifications bien ciblées ont été apportées à l’orthographe, et le Bescherelle signale cette nouvelle orthographe.

LA RÈGLE – L’accent circonflexe n’est plus nécessaire sur « i » ni sur « u ». On peut donc écrire je maitrise, il parait, elle me plait, il me déplait, nous brulons, elle veut jeuner.

Notamment, tous les verbes en -aître deviennent des verbes en -aitre : naitre, connaitre, paraitre, apparaitre, disparaitre, etc. De même, dans leur conjugaison, on peut écrire sans l’accent circonflexe les formes elle nait, on connait, il paraitrait, elle disparaitra, etc. Les verbes accroître, décroître et recroître perdent aussi leur accent circonflexe à l’infinitif et dans leurs conjugaisons : elle accroit ses revenus, la population décroitrait, le bruit décroitra.

LES EXCEPTIONS – Il y a cinq exceptions à cette règle, et elles sont justifiées. Les voici.

1) Le verbe il croît n’a pas le même sens que le verbe il croit. L’accent circonflexe du verbe croître/croitre est conservé dans les formes où il peut y avoir confusion avec les conjugaisons du verbe croire. Dans les formes je croîs, tu croîs, il croît, il faut garder l’accent circonflexe pour que le lecteur comprenne bien que l’on parle de croissance (je croîs = « je grandis ») et non de la croyance (je crois = « je pense que c’est vrai »). Par contre, il n’y a pas de confusion à l’infinitif, au futur, au conditionnel présent : croitre, croitra, croitrait sont différents de croire, croira, croirait. L’accent est donc considéré inutile dans ces formes.

2) Le verbe devoir a pour participe passé dû, due, dus, dues (ex. : j’ai dû partir, cette somme est due). L’accent est justifié au masculin singulier, car pourrait être confondu avec le mot du (du pain, du beurre). L’accent est donc maintenu.

3) Le verbe jeûner/jeuner perd son accent dans toutes ses conjugaisons, sauf celles où il peut y avoir confusion avec l’adjectif jeune(s) : je jeûne, tu jeûnes, il jeûne, mais nous jeunons, vous jeunez, ils jeunent, il jeunera, elle jeunerait, je jeunais, etc.

4) Au passé simple avec nous et vous, un accent est présent sur le « a » dans nous chantâmes, vous marchâtes (ces formes sont très rares). Or, sur les lettres « â », « ê » et « ô », l’accent circonflexe ne disparait jamais (ex. : âme, fête, tôt). En effet, la règle de la disparition de l’accent circonflexe ne touche que les lettres « î » et « û ». Par exception et pour des raisons de parallélisme de conjugaison, on conservera l’accent sur « î » et « û » au passé simple dans nous eûmes, vous fûtes, nous partîmes…

5) Au subjonctif imparfait, on écrit il fallut qu’il chantât, qu’il fût heureux et qu’il eût du succès (conjugaisons rares). Pour éviter la confusion avec le passé simple (il fut heureux, il eut du succès), on conserve l’accent circonflexe au subjonctif imparfait avec il/elle.

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