Définition

Le gérondif est la forme adverbiale du verbe, qui indique les circonstances de l’action exprimée par le verbe de la phrase auquel il se rapporte. C’est un mode impersonnel, car il n’a pas de désignation spéciale de la personne grammaticale, mais il a pour sujet le même que celui du verbe principal. Alfred de Musset nous en donne un joli exemple dans son poème La Nuit d’août, en faisant dire à la muse du poète : « Je regarde en rêvant les murs de ton jardin ».

Construction

Il existe deux temps du gérondif, le gérondif présent et le gérondif passé.

  • Le gérondif présent se construit avec la préposition « en » suivie du participe présent, et sa place ne doit laisser aucun doute ni équivoque quant à sa relation avec le sujet, surtout s’il est situé en début de phrase, afin d’éviter une rupture de sens. Ainsi, un énoncé tel que : « En rentrant chez lui, la circulation était intense» est formellement fautif, car c’est « lui » qui devrait être le sujet du verbe conjugué, et non pas « la circulation ». Il faudrait plutôt dire : « En rentrant chez lui, il fut coincé dans le trafic. » Prenons de nouveau exemple sur la muse de Musset, qui déclare au poète, cette fois dans La Nuit d’octobre: « En se plaignant, on se console ».

À noter que le gérondif présent est invariable quels que soient le genre et le nombre du sujet.

  • Le gérondif passé est une forme verbale composée. En effet, le gérondif passé se construit avec le participe présent de l’auxiliaire être ou avoir (étant ou ayant) suivi du participe passé du verbe, accordé selon les principes de l’accord du participe passé : « Ayant beaucoup travaillé, nous sommes fatigués » ou encore « Étant éloignée de la ville, elle en ignorait les usages. »

Emploi

Le gérondif a une fonction de complément circonstanciel. Il s’emploie pour exprimer :

  • Le temps, ou plus précisément une action simultanée, concomitante à l’action principale : « En débarquant, je l’avais déjà remarqué », note Alphonse Daudet dans Les lettres de mon moulin, à propos d’un braconnier.
  • La cause: « Elle s’est blessée en tombant de vélo. »
  • La supposition, la condition: « J’attire en me vengeant sa haine et sa colère ;

J’attire ses mépris en ne me vengeant pas », comme se lamente Rodrigue dans Le Cid de Pierre Corneille, lorsqu’il comprend que l’honneur le condamne à tuer en duel le père de celle qu’il aime, Chimène.

  • La manière : « C’est en forgeant qu’on devient forgeron », déclare ainsi le proverbe.
  • L’opposition, la concession: « Tout en m’assurant de sa fidélité, il m’a trompée avec ma meilleure amie. »

Remarque : Lorsque la proposition « en » signifie « à la manière de », alors le participe présent ne constitue pas un gérondif, mais devient un nom, qui s’accorde, comme dans la phrase suivante: « Ils se sont conduits en conquérants. »

Partager cet article