Plusieurs verbes et noms se prononcent de la même façon tout en s’orthographiant de manière différente. Ces mots homophones sont donc source d’hésitations. Quand écrit-on soutient plutôt que soutien? Comment choisir entre conseille et conseil? Et entre désire et désir, ou encore entre défie et défi? Quelle est la règle?
Lorsqu’on écrit l’un de ces mots, il faut connaitre sa classe de mot, c’est-à-dire sa catégorie, afin de choisir sa bonne orthographe. Dans je conseille mon client, il s’agit du verbe conseiller. Comme pour tous les verbes en -er, sa conjugaison doit se terminer par -e. La graphie conseil serait conséquemment inappropriée ici. Dans il travaille, il s’agit du verbe travailler. Même principe : la forme travail, qui ne se termine pas par -e, est à exclure. Dans Luc s’ennuie, c’est aussi un verbe en -er (ennuyer) : la finale en -e est obligatoire. L’orthographe ennui ne serait donc pas adéquate ici.
Comment savoir s’il s’agit bien d’un verbe? Les pronoms je, tu, il, elle, on, ils, elles devant le mot en sont de bons indices. On peut tenter de conjuguer le mot au futur : je conseillerai mon client, il travaillera, Luc s’ennuiera. On peut également tenter d’encadrer le mot par ne… pas : je ne conseille pas mon client, il ne travaille pas, Luc ne s’ennuie pas. Si ces tests fonctionnent, il s’agit bien d’un verbe, et on doit l’écrire en respectant les règles de la conjugaison.
Sommairement, rappelons que les verbes en -er se terminent par -e ou -es au singulier de l’indicatif présent, et que les autres verbes ont généralement une finale avec -s ou -t. Au subjonctif présent, presque tous les verbes se terminent par -e. Voici quelques exemples.
Verbes en -er (-e, -es) : j’appelle, tu renvoies, il emploie, je désire, tu défies, on calcule, je plie, il crie.
Autres verbes (-s, -t) : je garantis, il garantit, j’entretiens, elle soutient, il maintient, tu cours, elle voit.
Subjonctif (-e, -es) : il faut que je calcule, que tu cries, qu’il teste, que je voie, qu’il coure.
L’orthographe des verbes relève donc de règles précises. En cas de doute, on peut s’aider du Bescherelle L’art de conjuguer.
Lorsque le mot utilisé est plutôt un nom, son orthographe est souvent différente de celle du verbe. Un nom se reconnait par le fait qu’il peut être précédé d’un déterminant (un, une, des) et qu’il peut être remplacé par un autre nom.
Voici, en ordre alphabétique, les noms homophones de tous les verbes mentionnés plus haut : un appel, un calcul, un conseil, une cour, un cours, un cri, un défi, un désir, un emploi, un ennui, un entretien, une garantie, le maintien, un pli, un renvoi, un soutien, un test, un travail, une voie (chemin), la voix. Au pluriel, on ajoute un s à la majorité de ces noms : des défis, des désirs, des tests…, mais des travaux.
On peut vérifier l’orthographe des noms dans un dictionnaire ou dans le Bescherelle L’orthographe pour tous.