Définition :
La conjonction « si », est une conjonction de subordination ou « subjonction ». On la qualifie aussi de « subordonnant », car elle est utilisée pour relier une phrase subordonnée à une phrase principale, dont elle dépend : elle marque la dépendance entre les phrases qu’elle relie. La conjonction « si » introduit généralement une subordonnée circonstancielle de condition qui est complément de phrase. Elle est invariable et unit seulement des phrases.
Emploi :
- La conjonction « si » exprime une condition, une supposition, une hypothèse probable, éventuelle, ou encore contraire à la réalité. Une fois encore, pour illustrer le propos, appelons Jean de la Fontaine, dans Le Loup et l’Agneau :
Si ce n’est toi, c’est donc ton frère.
- La conjonction « si » s’emploie également pour signifier un souhait, une suggestion, marquer une affirmation ou encore manifester l’indignation ou la crainte. Un exemple nous est de nouveau fourni par notre grand fabuliste dans Les deux chiens et l’âne mort :
Si j’arrondissais mes États !
Si je pouvais remplir mes coffres de ducats !
Si j’apprenais l’hébreu, les sciences, l’histoire !
Un autre grand auteur français, Molière, nous offre un bel exemple d’indignation dans Le malade imaginaire, lorsque Argan s’offusque de la question de son impertinente servante Toinette :
Comment coquine ! Si je suis malade, si je suis malade, impudente !
- La conjonction « si » peut aussi indiquer un fait réel et traduire la cause, l’opposition, la concession. Une nouvelle fois, puisons une jolie illustration dans la fable déjà citée, Le Loup et l’Agneau, alors que l’Agneau essaie de plaider sa cause :
Comment l’aurais-je fait si je n’étais pas né ?
Jean de La Bruyère nous en donne un autre exemple intéressant dans son œuvre unique, Les Caractères :
Si la pauvreté est la mère des crimes, le défaut d’esprit en est le père.
- La conjonction « si » peut également signifier « toutes les fois que », comme le fait Montesquieu dans ses Lettres persanes :
Si je sortais, tout le monde se mettait aux fenêtres.
Conjugaison du verbe
La conjonction « si » est toujours suivie de l’indicatif, que le verbe de la proposition principale soit à l’indicatif, à l’impératif ou au conditionnel. Souvenons-nous : « Les scies n’aiment pas les raies ! »
Élision
La conjonction « si » s’élide devant les pronoms « il » et « ils ». Empruntons un exemple à Anatole France, dans Pierre Nozières, à propos d’un certain M. Debas, bouquiniste de son état :
S’il voyait un ivrogne chanceler et choir, il le relevait et le réprimandait.
Place
La phrase subordonnée introduite par la conjonction « si » se place librement où l’on veut dans une phrase.