Courir

Il n’est pas toujours facile de savoir s’il faut mettre un « r » simple ou double dans la conjugaison du verbe courir : L’an dernier, ma sœur courait le marathon de Montréal; si elle en avait les moyens, elle voyagerait et courrait le marathon de New York.

La forme courait (« r » simple) correspond à un temps que l’on appelle l’imparfait. L’action se déroule dans le passé : Elle partait, elle allait vite, elle courait.

La forme courrait (« r » double) correspond au conditionnel. L’action se déroule dans un futur hypothétique et dépend d’une condition : Si elle avait de l’argent, elle partirait, elle irait à New York, elle courrait le marathon.

C’est uniquement au futur et au conditionnel que courir prend deux « r ».

Au futur simple, on écrit donc je courrai, tu courras, il courra, nous courrons, vous courrez, ils courront. Ne pas confondre le futur nous courrons, vous courrez demain, et le présent de l’indicatif ou de l’impératif : en ce moment, nous courons, vous courez dix kilomètres; courons plus vite, courez la chance de gagner. La prononciation du simple et du double « r » est différente, elle peut donc nous guider pour l’orthographe.

Au conditionnel présent, on écrit à la première personne je courrais, nous courrions. Ne pas confondre avec l’imparfait de l’indicatif : quand j’étais jeune, je courais, nous courions (action du passé, « r » simple à l’écrit et dans la prononciation).

Comme on le constate, la formation du futur et du conditionnel du verbe courir est particulière. Elle se fait comme suit : le « i » disparait, et conséquemment les deux « r » se retrouvent l’un à côté de l’autre : il courir+a il cour(i)r+a il courr+a il courra. Ce procédé s’applique à courir et à tous ses composés : accourir, concourir, discourir, encourir, parcourir, recourir, secourir.

Il en est de même pour mourir : hier, elle mourait d’ennuie; s’il n’avait pas de nourriture, cet animal mourrait de faim. Au conditionnel, comme au futur, le « i » de mourir disparait : il mourir+ait il mour(i)r+ait il mourr+ait il mourrait.

Enfin, les verbes se terminant par quérir (acquérir, conquérir, s’enquérir, reconquérir et requérir) subissent aussi la disparition du « i » (et de l’accent aigu) au futur et au conditionnel : il acquerra, elle conquerrait, nous requerrons vos services l’an prochain.

À tous les autres temps, les verbes courir, mourir, quérir et leurs composés n’ont qu’un seul « r » : elle a couru, ils accourent, elles meurent, ils acquièrent une maison, etc.

Notez que le verbe nourrir a toujours deux « r » à gauche de son « i », car c’est un verbe régulier se conjuguant comme finir. Son « i » ne disparait d’ailleurs jamais : il a nourri, il nourrissait, il nourrit, il nourrira, il nourrirait (comme il a fini, il finissait, il finit, il finira, il finirait).

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