Il est essentiel de pouvoir distinguer le participe présent de l’adjectif verbal. En effet, le premier reste invariable, tandis que le deuxième s’accorde avec le nom qu’il qualifie. En outre, s’ils se prononcent de la même façon lorsque l’adjectif est masculin, pour bon nombre de verbes, l’orthographe du participe présent diffère de celle de l’adjectif verbal : par exemple, le participe présent du verbe précéder est précédant, alors que son adjectif verbal s’écrit précédent ; le participe présent du verbe fatiguer est fatiguant, alors que son adjectif verbal s’écrit fatigant.

La différence entre un participe présent et un adjectif verbal est semblable à celle qui existe entre un verbe et un adjectif : le participe présent marque une action momentanée, accomplie par le sujet en même temps que celle exprimée par le verbe conjugué qu’il accompagne, tandis que l’adjectif verbal traduit un état, une habitude ou une qualité plus ou moins constante.

Ainsi, dans la phrase : « Les voitures, roulant à grande vitesse sur la chaussée, dérangeaient les passants », « roulant » est un participe présent, alors que dans l’expression « fauteuil roulant », « roulant » est un adjectif verbal, et on écrira donc « des fauteuils roulants ».

Rappelons les particularités du participe présent et celles de l’adjectif verbal.

Le participe présent :

  • Est toujours invariable.
  • Peut être suivi d’un complément ou d’un adverbe: « Un riche laboureur, sentant sa mort prochaine », commence Jean de La Fontaine dans la fable Le Laboureur et ses Enfants. « Clarté fuyant toujours et toujours poursuivie », écrit Alfred de Musset dans son poème dramatique La Coupe et les Lèvres.
  • Peut être négatif lorsqu’il est précédé de la négation « ne» : » Ne pouvant sortir de ces bois, nous y avons campé », raconte René de Chateaubriand dans son Voyage en Amérique.
  • Peut appartenir à un verbe pronominal: « La répétition double ou multiple de certaines syllabes sourdes ou sonores se correspondant », explique Eugène Fromentin dans
  • Peut être employé avec le semi-auxiliaire « aller » : « Quelle fut cette musique mystérieuse et qui s’en va déclinant ? » s’interroge Maurice Barrès dans Les Maîtres.
  • Peut être utilisé en construction absolue, avec un sujet qui lui est propre : « Peut-il, Scylla régnant, regarder l’Italie ? » questionne Corneille dans 

L’adjectif verbal :

  • S’accorde avec le nom qu’il qualifie : « Des gazons toujours renaissants et fleuris », décrit Fénelon dans Les Aventures de Télémaque.
  • Peut être attribut: « La Terre était riante et dans sa fleur première », rappelle Alfred de Vigny dans son poème Le Déluge.
  • Peut être épithète  : Il se place alors avant le nom ou pourrait s’y placer, s’il le suit : Anatole France parle ainsi de « La clarté tremblante des deux cierges allumés sur la table » dans Le livre de mon ami.

remarque :

Jusqu’au XVIIe siècle, on accordait le participe présent et il en est resté certaines locutions, appartenant souvent au domaine juridique, mais pas uniquement : les ayants-droit, les tenants et les aboutissants, toutes affaires cessantes, la partie plaignante, séance tenante, à la nuit tombante, sous la pluie battante, etc.

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