En tant qu’éditrice de romans, je reçois régulièrement des messages de lecteurs et de lectrices attentifs, qui ont relevé des coquilles ou même des fautes dans certains livres. Je leur en suis très reconnaissante, car cela permet d’effectuer les corrections lors des réimpressions. Cependant, il arrive parfois que les « erreurs » indiquées n’en soient pas et témoignent plutôt d’un usage peu fréquent, d’où découle une méconnaissance de la grammaire.
Ainsi, plusieurs lecteurs ont cru noter une inexactitude dans des phrases conjuguées au présent de l’indicatif et construites avec inversion du sujet « je » (prenons l’exemple de décidé-je qui a pu leur paraître fautif). Or, lorsque le verbe conjugué au présent se termine par un e muet à la première personne du singulier (ce qui est le cas de presque tous les verbes du premier groupe), on doit l’écrire avec un accent aigu, tout en le prononçant comme s’il portait un accent grave*. …