Il existe plusieurs procédés pour créer des mots en français.

1) L’emploi de préfixes et de suffixes permet de créer des noms, des verbes, des adverbes, etc. Par exemple, à partir de l’adjectif grand, on a créé le verbe grandir en lui ajoutant le suffixe -ir; on a créé le nom grandeur à l’aide du suffixe -eur. C’est un procédé de création de mots appelé la dérivation.

Les suffixes ne prennent pas de trait d’union : ils se soudent, s’agglutinent à la base du mot (à la droite de la racine, du radical) pour ne former qu’un seul mot. La majorité des préfixes ne prennent pas de trait d’union non plus.

2) On peut aussi créer des mots nouveaux par le procédé de composition. On obtient des mots composés par la combinaison de mots français déjà existants : un chauffe-eau, un oiseau-mouche, un cessez-le-feu, des sans-abris, etc.

3) On parlera de composition savante quand le mot est le résultat de la juxtaposition de deux radicaux (racines) d’origine latine ou grecque : cardiogramme, mégalomanie, carnivore, bibliophile, etc. Le paragraphe 382 du livre Bescherelle L’orthographe pour tous énumère les principales racines grecques et latines.

4) On crée parfois des mots-valises, lorsqu’on fusionne deux mots de la langue. Ainsi, la fusion des mots clavier et bavardage a donné naissance au mot-valise clavardage (en anglais chat, chatting). Le mot-valise courriel a été créé par la fusion des mots courrier et électronique.

5) Certains mots proviennent d’anciens acronymes (sigles qui se lisent syllabiquement, comme un mot). Ainsi, le nom commun sida a pour origine S.I.D.A. (syndrome immunodéficitaire acquis), et l’ancien acronyme C.E.G.E.P. (collège d’enseignement général et professionnel) est devenu CÉGEP puis cégep. En utilisant le procédé de dérivation avec suffixe présenté plus haut, on peut dériver l’adjectif sidatique, le nom cégépien, etc.

Attention de ne pas confondre la dérivation et la flexion.

La dérivation sert à créer de nouveaux mots :

blanc : blancheur, blanchir;

présent : représenter, représentation, représentatif;

La flexion est le fait de fléchir un mot, c’est-à-dire de modifier sa terminaison en lui ajoutant un suffixe ou en changeant son suffixe afin de faire varier ses marques grammaticales de genre, de nombre ou de personne. La forme ainsi fléchie peut être le féminin du mot, son pluriel ou une des formes de sa conjugaison : il ne s’agit pas d’un nouveau mot. Ainsi, on peut fléchir l’adjectif blanc pour obtenir son féminin blanche, et il devient blancs au masculin pluriel; le verbe représenter peut être fléchi pour obtenir les conjugaisons représentons, représentais, représenteriez, représentent, etc. Il s’agit du même mot, mais fléchi différemment.

6) Les emprunts à d’autres langues sont une autre façon d’enrichir le vocabulaire : pizza, référendum, féta, téquila, des duplicatas… L’accentuation et le pluriel doivent cependant respecter les règles françaises.

7) Finalement, sans créer de nouveaux mots, on peut étendre le sens de certains mots pour qu’ils désignent de nouvelles réalités : un parti vert (favorable à la protection de l’environnement), un gazouillis (un microbillet sur Twitter, un Tweet), une souris (matériel informatique), etc.

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