- Se fiancer
Tout d’abord, on se fiance…
On se fiance à celui ou celle que l’on aime, mais on peut également se fiancer avec celui ou celle que l’on chérit : les deux constructions sont correctes.
Ainsi l’écrit Voltaire, dans sa comédie intitulée L’Enfant prodigue :
Quand l’étourdi dut en face d’église,
Se fiancer à ma petite Lise…
Ou André Maurois, dans son conte Meïte ou la Délivrance :
Il passait en effet pour être fiancé avec une jeune fille de la ville…
Mais les fiançailles ont toujours lieu avec untel ou une telle, exemple :
Nous célébrerons le mois prochain les fiançailles de notre cousine avec son promis.
- Se marier
Ensuite, les fiancés se marient : ce verbe est pronominal et se construit, comme le verbe se fiancer, avec les prépositions à ou avec, indifféremment. Le verbe se marier est alors intransitif.
Ainsi l’annonce Madame de Sévigné dans une de ses fameuses lettres :
Je crois qu’enfin M. de Lavardin se mariera à Mlle de Noailles…
Et s’interroge Marcel Proust dans La Prisonnière :
Je me demandais si me marier avec Albertine ne gâcherait pas ma vie…
Mais, comme les fiançailles, le mariage a toujours lieu avec un autre, exemple :
Son mariage avec celui qu’elle aime est impossible.
- Marier
Lorsque les parents donnent en mariage leur enfant, alors le verbe marier est transitif direct, exemple :
Samedi prochain, monsieur Martin marie sa fille au fils de ses voisins.
Le verbe marier est également transitif direct quand il a le sens de « unir par les liens du mariage ». Ainsi, on dira :
Le curé a marié les tourtereaux ce matin.
Les mêmes règles s’appliquent lorsque l’on utilise le verbe marier ou se marier au sens figuré. Ainsi l’on écrira :
Cette recette marie avec succès le salé et le sucré.
Ou encore
Le rose se marie plutôt mal avec l’orange.
- Épouser
Lorsque le sujet est singulier, le verbe épouser est transitif direct :
Cendrillon épousera le prince quand il aura retrouvé la pantoufle de vair.
Lorsque le sujet est pluriel, le verbe épouser est pronominal :
Ils se sont épousés le mois dernier.
- Autrefois, le langage populaire utilisait le verbe marier comme le verbe épouser, c’est-à-dire comme s’il était transitif direct. Appelons encore une fois Marcel Proust, cette fois dans Le Côté de Guermantes, qui fait dire à la servante Françoise :
Je ne sais plus qui m’a dit qu’un de ceux-là avait marié une cousine.
Cette construction s’entend encore fréquemment au Québec, mais la banque de dépannage linguistique la déconseille.
- Divorcer
Hélas, parfois, il arrive que l’on divorce : ce sujet sera traité dans le prochain billet !