Le pronom « on » est un pronom indéfini neutre dont les caractéristiques sont les suivantes :

  • Il est employé uniquement comme sujet et ne s’applique qu’à des êtres humains ou des animaux, et jamais à des objets.
  • Il désigne généralement une ou des personnes inconnues. Dans cet usage, il a le sens de « quelqu’un », « quiconque ». Puisque le genre et le nombre des personnes en question sont ignorés, « on » est considéré comme étant de la troisième personne du masculin singulier, et il exclut celui qui parle. Exemple : On frappe à la porte.
  • Il peut représenter un ensemble de personnes et signifier « tout le monde ». Là encore, il relève de la troisième personne du masculin singulier, mais il inclut le locuteur. Il est souvent employé de cette façon dans les proverbes ou pour formuler des maximes à valeur de vérité générale. Exemples : On ira tous au paradis, comme l’affirme avec optimisme le chanteur Michel Polnareff ; On a souvent besoin d’un plus petit que soi, ainsi que l’énonce le moraliste Jean de La Fontaine dans la fable « Le Lion et le Rat ».
  • Il peut désigner des personnes précises et prendre la valeur du pronom personnel qu’il remplace. Dans ce cas, le verbe est toujours conjugué au masculin singulier, mais l’adjectif et les participes, passé et présent, relatifs au sujet s’accordent en genre et en nombre avec le pronom personnel auquel il se substitue. Cet emploi sert à exprimer différents sentiments tels la modestie, l’ironie, le mépris, l’orgueil, etc. Exemples :
    • Pour « je » : Vous ne méritez pas l’amour qu’on [je] a pour vous, assène Célimène à Alceste dans Le Misanthrope de Molière.
    • Pour « tu » : Eh bien ! petite, est-on [tu] toujours fâchée ? lance un client à Élisabeth, la bonne de l’auberge, dans Notre cœur de Guy de Maupassant
    • Pour « elle » : Commandez qu’on [elle] vous aime et vous serez aimé, promet Narcisse à Néron dans Britannicus de Jean Racine.
    • Pour « nous » : Si je mets une signature à gauche, c’est qu’on [nous] aura été bombardés, écrit Henri de Montherlant dans la pièce Fils de personne.À noter que cette utilisation de « on » à la place de « nous » est la plus courante dans la langue parlée. Elle se rencontre également dans la littérature.
    • Pour « vous » : Un couplet qu’on [vous] s’en va chantant / Efface-t-il la trace altière / Du pied de nos chevaux marqué dans votre sang ? s’interroge Alfred de Musset dans « Le Rhin allemand ».
  • Pour exprimer un pronom possessif ou un pronom personnel complément du sujet « on » :
    • Ce sont les pronoms de la troisième personne du masculin singulier qui s’appliquent, en principe : « son, sa, ses, le sien, les siens, les siennes, soi, lui… ». Exemples : Se mire-t-on près d’un rivage/Ce n’est pas soi qu’on voit, écrit Jean de la Fontaine, dans la fable « Tircis et Amarante » ; Qu’on évite d’être vu avec une femme qui n’est point la sienne, voilà une pudeur qui est bien placée, constate Jean de La Bruyère dans Les caractères.
    • Toutefois, si le sujet est une collectivité indéterminée et que la personne qui parle s’y inclut, alors les pronoms de la première personne du pluriel (nous) sont requis. Exemple : Qu’on hait un ennemi quand il est près de nous ! s’exclame Étéocle dans La Thébaïde de Jean Racine.
    • Si le locuteur s’efface, les pronoms de la deuxième personne du pluriel (vous) conviennent. Exemple : Comme la musique vous approche de l’être qu’on aime ! s’écrie Jean-Louis Vaudoyer dans Laure et Laurence.
  • L’on: Il arrive que « on » soit précédé de l’article « l’ ». Si cet usage est euphonique (il permet d’éviter un hiatus, soit la succession de deux voyelles), il est en réalité historique : en effet, « on » vient du latin homo, signifiant « homme », devenu « om » puis « on » auquel un article était apposé. Aujourd’hui, « l’on » est employé dans la langue soignée après « et, où, qui, quoi, si, aussi ». Exemple : Le monde où l’on s’ennuie, comme s’intitule une comédie d’Édouard Pailleron. « L’on » est valablement choisi également après « que » pour éviter la syllabe « qu’on », surtout si le mot suivant commence pas « con ». Il apparaît également en tête de phrase, cependant cette tournure est vieillotte comme le montre l’exemple emprunté de nouveau à Jean de La Bruyère : L’on espère de vieillir et l’on craint la vieillesse. En revanche, pour l’euphonie, l’article « l’ »est proscrit après « dont », et les mots commençant par « l » : Si on lit le livre dont on parle
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