On peut vérifier la prononciation d’un mot en consultant un dictionnaire en papier ou en ligne. Les dictionnaires multilingues, notamment, donnent la prononciation de chaque mot.
Ce sont généralement les symboles tirés de l’alphabet phonétique international (API) qui servent à la transcription des sons des mots. L’API existe depuis 1888 et permet de représenter par un symbole unique chacun des sons possibles des langues du monde.
Les francophones emploient en moyenne 36 sons quand ils parlent. Or l’alphabet latin, utilisé pour écrire les mots du français, n’a que 26 lettres : A à Z. Ces 26 lettres ne suffisent pas à représenter les 36 sons du français oral. C’est ce qui explique en partie pourquoi l’orthographe française est compliquée : il n’y a pas suffisamment de lettres dans l’alphabet latin pour représenter par un seul symbole chacun des 36 sons français.
Voyons quelques symboles de l’API. Quand on lit [ʃəmɛ̃] dans un dictionnaire, que doit-on y comprendre? C’est la prononciation normée du mot chemin. Le symbole [ʃ] représente le son « ch » qu’on entent dans chat ou schéma, et le symbole [ɛ̃] représente le son « in » de pain, teint, examen. La voyelle neutre et centrale [ə], appelée chva (ou schwa) ou encore e muet, e caduc ou e instable, représente un « e » qui se prononce « e » (pas « é » ni « è ») ou qui parfois ne se prononce pas. Ainsi, dans certaines régions ou certains contextes, le mot chemin sera prononcé [ʃmɛ̃] ou même [ʃmã], avec une finale « an » comme dans le mot chantant.
Certains dictionnaires électroniques présentent l’avantage d’offrir la possibilité d’écouter la prononciation du mot au lieu de la lire. Mais cette prononciation est nécessairement associée à une région de la francophonie, à un « accent ». On sait que l’accent n’est pas le même d’une région à l’autre et qu’il est parfois difficile de s’entendre sur une prononciation dite « neutre » d’un mot.
Revenons aux 36 symboles de l’alphabet phonétique international utilisés pour représenter les sons du français. On reconnaitra aisément les symboles suivants : [p], [t], [k], [b], [d], [g] pour les consonnes occlusives, c’est-à-dire les sons qu’on prononce en faisant une petite explosion d’air après l’avoir complètement bloqué :
– avec les lèvres pour la paire [b] et [p];
– avec la langue posée sur les alvéoles près des dents pour [d] et [t];
– et vers l’arrière de la bouche pour [g] et [k].
Les consonnes fricatives (parfois chuintantes), c’est-à-dire celles dont le son provient d’une friction par resserrement du canal buccal, sont les paires suivantes :
– [v] et [f];
– [z] et [s];
– [ʒ] (premier son du mot genou) et [ʃ] (« ch »).
Chacun des sons de ces six paires s’oppose par la vibration ou non des cordes vocales. Les six sons [b], [d], [g], [v], [z], [ʒ] sont dits voisés, parce que les cordes vocales vibrent, alors que [p], [t], [k], [f], [s], [ʃ] sont au contraire des consonnes sourdes, non voisées.
Nous parlerons des consonnes latérales, liquides, roulées, affriquées, nasales, ainsi que des voyelles, des diphtongues et des semi-voyelles dans un prochain billet.