Conjugaisons divergentes

par Chantal Contantdans Conjugaison, Verbes irréguliers

Certains verbes d’apparence similaire ont parfois des conjugaisons différentes. Il faut y prendre garde et leur porter une attention particulière.

Inclure et exclure

Les verbes inclure et exclure sont de la même famille. Pourtant, leurs participes passés divergent :

   La taxe est incluse.

   La taxe est exclue.

C’est un étrange phénomène, mais c’est ainsi et il faut le mémoriser. On peut se consoler en se disant que, au masculin, le participe est cohérent avec son féminin correspondant. Il suffit en effet d’enlever le -e du féminin :

   Le pourboire est inclus.

   Le pourboire est exclu.

Nous parlons bien ici de la forme du participe passé, que l’on trouve, par exemple, …

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Du bon usage du Bescherelle en classe

par Louise Chevrierdans Enseignement

Je rends ici hommage à Catherine M., enseignante dans une ville de la Montérégie pendant les années 1990, aujourd’hui à la retraite.

Chez nous, les petits livres verts étaient usés, écornés, consultés régulièrement pour ne pas dire chaque jour par mes deux fils dissipés. Ils ont eu à tour de rôle cette enseignante qui avait trouvé au Bescherelle un usage original ; grâce à elle, ils ont appris leurs conjugaisons sans coups de baguette sur les doigts, mais bien avec des crampes dans la main droite.

Dotée d’un calme olympien et détestant élever la voix, Catherine avait mis au point une méthode hautement pédagogique pour discipliner sa classe de jeunes ados de sixième année. Lorsque l’un d’entre eux décidait de perturber la classe, il était condamné à copier à tous les temps, soit du présent de l’indicatif au plus-que-parfait du subjonctif, le verbe relié à l’offense : bousculer, déranger, insulter, rire (au mauvais moment), …

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Les si n’aiment pas les rais

par Christine Ouindans Conjugaison, Temps et modes

« Ah ben mon vieux, si j’aurais su, j’aurais pas venu », pleurniche Petit Gibus dans La Guerre des boutons, un charmant film adapté d’un roman français et sorti dans les années 1960. Cette réplique est devenue rapidement mythique pour toute une génération. Sa renommée tient à l’irrésistible mimique du petit garçon quand il la marmonne, flambant nu ; ses ennemis jurés, les enfants du village voisin, ont arraché tous les boutons qui attachaient ses vêtements.

Mais la notoriété de cette citation découle surtout des deux magistrales fautes de conjugaison qu’elle contient à elle seule : le mauvais emploi du conditionnel dans le premier verbe et l’erreur d’auxiliaire dans le second. Je ne mentionne pas l’omission du « ne », dont l’absence quasi généralisée dans les dialogues des enfants fait force de loi.

La phrase correcte est bien sûr : « …si j’avais su, je ne serais pas venu. »  La leçon de Petit Gibus n’a malheureusement pas traversé le temps. …

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