Il époussette ou il époussète

par Chantal Contantdans Orthographe

Écrit-on il ruisselle ou il ruissèle? On dénivellera ou on dénivèlera? J’épelle ou j’épèle? Il nous harcelle ou il nous harcèle? Elle brevette ou elle brevète? Il feuillette ou il feuillète? Les deux formes sont admises de nos jours, et la seconde forme (avec accent grave) est celle qui est recommandée par le Conseil supérieur de la langue française. Le Bescherelle offre donc les deux formes dans ses tableaux de conjugaison, évidemment!

Quoi? L’orthographe évolue? Oui, assurément, mais de façon lente et sans bouleverser toutes nos habitudes d’écriture. Des ajustements logiques sont officialisés environ deux fois par siècle, pour des raisons de cohérence et pour éliminer certaines exceptions inutiles.

Ainsi, des rectifications sages et limitées ont été apportées à l’orthographe du français en 1990 : des mots connaissent maintenant une nouvelle orthographe, …

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Procès-verbal: trois erreurs répandues

par Delphine Naumdans Anglicismes, Vocabulaire

Procès-verbal

Hier, Jean Termin ne s’est pas présenté au travail à cause d’une migraine. Durant son absence avait lieu une réunion du conseil d’administration. On a donc confié la tâche de rédiger le procès-verbal de la rencontre à Marco, un petit nouveau. La qualité linguistique de ce document inquiète Jean. Il demande à en obtenir une copie pour, prétend-il, se tenir « au courant des dossiers importants ».

Il passe d’abord en revue les points à l’ordre du jour : « Ouverture de la réunion », « Adoption de l’ordre du jour »… Franchement, il ne trouve rien à redire; ce procès-verbal commence dans la perfection. Jean se dit qu’il faudra aller en féliciter le rédacteur. « J’ai enfin trouvé mon alter ego », songe-t-il avant de lire la suite du texte. « Adoption et suivi du procès-verbal de la dernière réunion », « Départ de Martin Vinet », …

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Du bon usage du Bescherelle en classe

par Louise Chevrierdans Enseignement

Je rends ici hommage à Catherine M., enseignante dans une ville de la Montérégie pendant les années 1990, aujourd’hui à la retraite.

Chez nous, les petits livres verts étaient usés, écornés, consultés régulièrement pour ne pas dire chaque jour par mes deux fils dissipés. Ils ont eu à tour de rôle cette enseignante qui avait trouvé au Bescherelle un usage original ; grâce à elle, ils ont appris leurs conjugaisons sans coups de baguette sur les doigts, mais bien avec des crampes dans la main droite.

Dotée d’un calme olympien et détestant élever la voix, Catherine avait mis au point une méthode hautement pédagogique pour discipliner sa classe de jeunes ados de sixième année. Lorsque l’un d’entre eux décidait de perturber la classe, il était condamné à copier à tous les temps, soit du présent de l’indicatif au plus-que-parfait du subjonctif, le verbe relié à l’offense : bousculer, déranger, insulter, rire (au mauvais moment), …

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