Non seulement « quoique » et « quoi que » sont des homophones, ce qui signifie qu’ils ont le même son lorsqu’on les prononce, mais en plus, l’un découle de l’autre, nous apprend Maurice Grevisse dans Le bon usage, son célèbre ouvrage de référence : « Quoi que, employé d’abord avec des verbes transitifs, comme dans quoi qu’il dise, a été ensuite employé avec des verbes intransitifs : quoi qu’il vienne ; c’est de cet emploi qu’est sortie la conjonction quoique. »

En effet, « quoique » est une conjonction de subordination, alors que « quoi que » est une locution pronominale.

Ainsi, « quoique » signifie « bien que, encore que », et se construit avec le subjonctif, comme le fait le singe de Jean de La Fontaine, lorsqu’il condamne le loup à payer l’amende, dans la fable intitulée Le Loup plaidant contre le Renard par-devant le Singe :

Car toi, Loup, tu te plains, quoiqu’on ne t’ait rien pris (Car toi, Loup, tu te plains bien qu’on ne t’ait rien pris).

Et « quoi que », en deux mots, signifie « quelle que soit la personne qui ou la chose que… ». Cette locution peut se remplacer par « peu importe ce que » et se construit également avec le subjonctif, ainsi que le déplore justement le même poète Jean de La Fontaine, dans la fable intitulée L’Horoscope, au sujet d’un jeune homme trop gâté par un père aimant :

Mais quoi qu’on fasse,

Propos, conseil, enseignement,

Rien ne change un tempérament

(Mais quels que soient le propos, conseil, enseignement…)

Attention :

  • La conjonction de coordination « quoique » s’élide uniquement devant les mots suivants : ainsi, en, il, ils, elle, elles, on, un, une.
  • La locution « quoique » se construit parfois avec l’indicatif ou le conditionnel, pour indiquer une objection. Elle signifie alors « cependant », comme dans l’exemple suivant :

Je porterai bien mes souliers à talon, quoique (cependant) je ferai du sport et préférerais donc prendre des chaussures confortables.

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