Amener ou apporter: le mot juste

par Christine Ouindans Vocabulaire

«Mamie, mon bus est coincé dans le trafic, merci d’amener maintenant Adrien à l’aréna, je lui apporte là-bas son sac d’équipement.»

Eugène s’interrompt, le doigt en l’air, avant d’envoyer son texto. « Et si c’était le contraire ? » grommelle-t-il pour lui-même. Sa belle-mère est une enseignante de français à la retraite très à cheval sur l’utilisation correcte de la langue. Elle ne manque jamais de le reprendre quand il commet une faute, ce qui a le don de l’irriter prodigieusement. Fébrile, le papa en retard inverse les verbes :

«Mamie, mon bus est coincé dans le trafic, merci d’apporter maintenant Adrien à l’aréna, je lui amène là-bas son sac d’équipement.»

La réponse vient sans tarder :

«Bravo, Eugène ! Le sac a des pieds et Adrien n’a pas de mains :-)…»

Eugène est consterné ; il s’est encore trompé ! …

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Procès-verbal: trois erreurs répandues

par Delphine Naumdans Anglicismes, Vocabulaire

Procès-verbal

Hier, Jean Termin ne s’est pas présenté au travail à cause d’une migraine. Durant son absence avait lieu une réunion du conseil d’administration. On a donc confié la tâche de rédiger le procès-verbal de la rencontre à Marco, un petit nouveau. La qualité linguistique de ce document inquiète Jean. Il demande à en obtenir une copie pour, prétend-il, se tenir « au courant des dossiers importants ».

Il passe d’abord en revue les points à l’ordre du jour : « Ouverture de la réunion », « Adoption de l’ordre du jour »… Franchement, il ne trouve rien à redire; ce procès-verbal commence dans la perfection. Jean se dit qu’il faudra aller en féliciter le rédacteur. « J’ai enfin trouvé mon alter ego », songe-t-il avant de lire la suite du texte. « Adoption et suivi du procès-verbal de la dernière réunion », « Départ de Martin Vinet », …

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L’art de rédiger une offre d’emploi

par Delphine Naumdans Anglicismes, Vocabulaire

—  J’ai besoin de ton aide !

Jean adore quand Marie-Laure, la plus charmante de ses collègues, vient ainsi le « déranger » dans son bureau (oui, il y a des guillemets, et parfois aussi des points et des virgules dans les pensées de Jean). Comme d’habitude, Marie-Laure tient entre ses mains l’offre d’emploi d’un client illettré. Jean interprète les visites de la jeune femme comme un prétexte, une façon détournée de lui signifier qu’elle a besoin de lui.

— C’était pour hier. Peux-tu me faire ça rapidement ?

Jean acquiesce avec sang froid. Viennent ensuite les mots jouissifs que Marie-Laure prononce toujours à la perfection :

— Merci, Jean. Tu es mon sauveur !

Il n’en faut pas plus pour galvaniser l’âme guerrière de Jean, qui s’empresse de sortir son stylo rouge pour contrer, une erreur à la fois, le massacre de sa langue chérie. …

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