Dans ce billet, nous revenons sur les problèmes que l’homophonie peut causer en français, c’est-à-dire sur les difficultés orthographiques qui découlent du fait que deux mots peuvent se prononcer de façon identique tout en s’écrivant différemment. Nous nous concentrerons sur l’orthographe des verbes avoir et être, deux verbes très fréquents dans la vie de tous les jours.

Rappelons d’abord qu’il faut prendre garde de ne pas confondre l’orthographe des noms et des verbes tels que un emploi et j’emploie, des désirs et tu désires, un entretien et il entretient, etc. Le verbe être au subjonctif présent connait un nom homophone : de la soie. Il ne faut pas confondre l’orthographe du nom de cette fibre textile avec les conjugaisons du verbe au subjonctif :

Je porte un foulard en soie. (nom)

Il faut que je sois, que tu sois aimable avec eux.

Je veux que ma mère soit, que mes parents soient en santé.

Le verbe être à l’indicatif présent se dit ainsi : je suis, tu es, elle est. Il a l’inconvénient de se confondre à l’oral avec la conjugaison du verbe avoir au subjonctif présent : Il faut que j’aie, que tu aies, qu’elle ait, qu’ils aient.  Il faut prendre garde de ne pas se méprendre dans le choix de l’auxiliaire lorsqu’on écrit des phrases comme :

Luc est sorti et est tombé. (être sorti, être tombé à l’indicatif)

J’exige que Luc ait sorti sa clé. (avoir sorti quelque chose au subjonctif)

Tu es retourné chez toi. (être retourné à l’indicatif)

Bien que tu aies retourné la terre, tu n’as rien semé. (avoir retourné quelque chose au subjonctif)

À l’indicatif présent, le verbe avoir se dit et s’écrit ainsi : elle a, ils ont. Il ne faut pas confondre l’orthographe du verbe avec la préposition à ou le pronom sujet on.  Voici un moyen de bien vérifier la différence entre ces mots. D’une part, le verbe avoir ne porte jamais d’accent grave dans sa conjugaison, et sa terminaison à la 3e personne du pluriel contient toujours les lettres nt, comme tous les autres verbes du français. De plus, on pourrait le conjuguer au futur ou à l’imparfait pour confirmer qu’il s’agit bien d’un verbe. D’autre part, la préposition à sert à introduire un complément, comme toutes les autres prépositions en français; et le pronom on est toujours sujet : il peut être remplacé par un nom propre, comme Léon.

Éliane a cinq ans.

→ Éliane aura/avait cinq ans : c’est le verbe avoir au singulier.

Nous parlerons à Cédric à l’école à trois heures.

À qui? Où? Quand? Il s’agit de compléments : c’est la préposition à. 

Elles ont mangé.

→Elles auront/avaient mangé : c’est le verbe avoir au pluriel.

On annonce de la pluie.

→ Léon annonce de la pluie : c’est le pronom sujet on.

C’est également le verbe avoir que l’on trouve dans elle m’a vu, il t’a reconnu (et non *ma, *ta), il l’a déposé là (et non *la : ne pas confondre l’a, la et ).

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